SALLY (2025) dessin puzzle de 270 X 351 cm, réalisé pour l’exposition Une forme d’espoir

Dans nos vies, ça ne s’arrête jamais même quand on dort. On rêve, on fait des cauchemars et parfois on voudrait que ça s’arrête. Parfois même, y en a qui voudrait mourir. Quand la vie est trop violente, elle nous convie à la quitter un peu comme ses ex qui nous ont dit un jour un peu lâches « tu mérites mieux que moi ».
Quand on n’y arrive plus, qu'on ne sait plus comment faire, les solutions sont des miracles qu’on cherche à bout de souffle. Il existe pourtant une sortie autre que la mort, autre qu’un long sommeil sans rêve, c’est l’exfiltration.
Sortir du réel, trouver son safe place, sa safe room comme dans les jeux RPG (Role Playing Game), faire une pause, imposer sa page publicité qui dit aux spectateurs de notre vie : « ne bougez pas je reviens vite ».

 Pour repartir au combat, il faut reprendre des forces, avaler au moins quelques canettes de Monster. La scène que j’ai dessinée, le plan pour être plus précise que j’ai choisi, c’est la safe room intérieure de Sally.  En situation de mort imminente, choisir, c’est déjà trop dur. Sally a disjoncté quelques minutes pour mieux repartir sauver sa vie dans la scène d’après. Tout comme elle s’est auto exfiltrée du réel de sa scène, j’ai exfiltré une image de son visage à ce moment clé. Le corps (le cerveau faisant partie du corps) est une machine de guerre, il hiérarchise parfaitement les organes et sait choisir ce qui peut être connecté ou déconnecté au bon moment. Notre conscience n’arrivera jamais à sa cheville.

J’ai dessiné un visage tourné vers le ciel, vers un au-delà de la vue. Il arrive que se tourner vers l’inconnu soit la seule solution. Je te remercie Aurelie de m’avoir invitée à cette exposition « une forme d’espoir » car il s’agit bien de cela : Une forme, une seule, un corps d’espoir. Le visage de Sally que j’ai dessiné prend corps dans l’espace de la galerie du Haut-Pavé. C’est un visage corps. Il illustre cette frontière poreuse entre les mondes internes et externes d’une personne. C’est cette frontière sans qui nous n’existerions pas et c’est cette même frontière que l’on défie constamment pour être en connexion avec le monde et avec les autres.